Depuis 2 mois Paul Watson est enfermé au Groenland attendant de savoir s’il sera extradé au Japon. Mais qui est ce capitaine mystérieux qui figurait prétendument sur la liste rouge d’Interpol? Serait-ce le Capitaine Haddock devenu écolo?
Un militant Greenpeace
Paul Watson est né en 1950 au Canada. Il s’engage d’abord en tant que garde-côte. En octobre 1971 avec le Sierra Club (une des premières associations écologistes fondée en 1892) il se rend dans les îles Aléoutiennes en Alaska afin de protester contre les essais nucléaires. Ce petit groupe devient la même année Greenpeace. Son implication dans la fondation de Greenpeace est l’objet de controverses: le principal intéressé clame être un des fondateurs tandis que l’ONG dément, sans nier pour autant son implication importante lors des débuts de celle-ci.
Un départ forcé
Rapidement Paul Watson se fait une place dans l’ONG devenant l’un des 12 membres du Conseil d’administration. Durant 6 ans, il participe à de nombreuses actions en mer. Paul Watson est convaincu qu’il faut mener des actions directes. Greenpeace ne l’entend pas de cette oreille. Les divergences entre Paul Watson et la philosophie non violente de Greenpeace deviennent si importante qu’il se fait virer du Conseil d’administration en 1977 (11 voix pour contre 1, la sienne). Il fonde la même année Sea Shepherd, l’ONG au logo qui rappelle un pavillon pirate.
Sea Shepherd
Depuis les années 80, Paul Watson et la flotte de Sea Shepherd sillonnent les mers afin de défendre leurs causes, entre autres: l’arrêt de la pêche aux cétacés, la protection des requins, des tortues marines,… Les actions du capitaine et de sa flotte leur valent de nombreux ennuis juridiques à travers le monde (USA, Canada, Norvège, Japon)Entre destruction de navire, assaut contre des braconniers la liste est longue. En 2012 le Costa Rica émet un mandat d’arrêt international contre Paul Watson. Il est retrouvé en Allemagne par Interpol, mais avec l’aide d’un déguisement et de complice il arrive à s’échapper d’abord aux Etats-Unis. Par la suite il s’installe en France grâce à l’aide notamment de Brigitte Bardot, connue pour son engagement en faveur de la protection des animaux.
Cependant depuis 2022, les dirigeants de Sea Shepherd USA préfèrent tourner le dos aux actions violentes préférant la recherche scientifique de préservation des écosystèmes marins, ce qu’il ne cautionne pas. Une scission se crée au sein des différentes antennes de l’ONG et il crée Sea Shepherd Origins avec l’antenne française l’une de ses principaux soutiens pour continuer l’activisme.
Une arrestation controversée
Depuis juillet 2024 Paul Watson est enfermé au Groenland, il attend la décision du tribunal de Nuuk afin de savoir si oui ou non il sera extradé au Japon. En effet, le Japon est à sa recherche depuis 2008 après l’attaque d’un baleinier Japonais. Mais son arrestation est vivement critiquée à travers le monde. En effet selon lui et de nombreux activistes, son arrestation est abusive car il n’aurait commis aucun des crimes qui lui sont reprochés et que sa vie serait menacée au Japon au vu des conditions d’incarcération niponne. Et à ce jour, le destin de Paul Watson est entre les mains des juges de Nuuk au Groenland.
Paul Watson est un personnage controversé au sein du militantisme écologique, tantôt décrié par les militants écolos ou tantôt adulé par les plus radicaux. On ne peut nier l’impact de Paul Watson dans la défense de la vie marine. Pour certain Paul Watson est un héros pour d’autres un dangereux terroriste avide des médias. Mais le plus important est que son activisme soulève une question essentielle: l’usage de la violence ou du moins de l’action directe est elle nécessaire pour faire avancer ses idées ?