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La méthanisation, vraiment si avantageuse ?

Fonctionnement

Pour faire simple, la méthanisation utilise le processus de dégradation des matières organiques pour produire du biogaz. Des déchets organiques comme du fumier ou du lisier sont ainsi introduits dans un digesteur dans lequel a lieu la fermentation de ces déchets.

Le biogaz produit est ensuite utilisé soit par cogénération (recours au biogaz pour produire de l’électricité renouvelable redistribuée ensuite sur un réseau public) ou injection (production de biométhane avec le biogaz qui sera ensuite injecté dans les tuyaux de gaz urbains).

Le méthaniseur produit également des résidus tel que le digestat qui a des propriétés d’amendement et pouvant remplacer les engrais minéraux.

Source d’énergie vertueuse ?

On relève de nombreux avantages à la méthanisation :

Premièrement, celle-ci semble être une solution locale amenant à des démarches d’économie circulaire. Elle apparaît également comme étant un très bon complément de revenus aux agriculteurs. La méthanisation permet également de valoriser des déchets et l’énergie produite est dans sa globalité « verte » et 100% renouvelable.

Enfin, cela permet aussi de gagner en indépendance et autonomie énergétique.

Des limites existantes

Il existe en effet un certain nombre de dérives quant à l’utilisation des unités de méthanisation. La plus parlante concerne les propriétaires de méthaniseurs qui souhaitent alimenter leurs installations au maximum de leurs capacités en produisant notamment des végétaux (souvent du maïs) injecté directement dans le digesteur. La conséquence de cette activité est l’augmentation du prix du foncier autour des méthaniseurs car les terres sont achetées à des prix élevés et ne servent qu’à produire pour le méthaniseur. Ces terres ne sont donc plus accessibles aux éleveurs.

Se pose également la question éthique de la production de nourriturre ayant pour seule utilité l’alimentation d’un méthaniseur pour produire plus d’énergie.

Des accidents sont aussi possibles, en témoigne le cas de l’incident de la centrale biogaz de Kastellin qui a privé 180 000 personnes d’eau potable à cause d’un déversement de digestat dans une rivière. Des incidents avec risque d’explosion ont aussi été recensés.

Que faire de la méthanisation ?

Il convient donc évidemment de changer notre manière d’utiliser ce processus afin d’en faire la source d’énergie la plus propre possible.

Ce qui compte, c’est surtout la manière dont est employée la méthanisation et donc les usages que l’on en fait. Cette manière de produire de l’énergie se situe dans un cadre de complémentarité aux autres sources d’énergie et ne doit en aucun cas s’extraire de celui-ci (Le biogaz représente aujourd’hui 3% de la consommation nationale de gaz).

La première marche vers une meilleure utilisation serait déjà gravie si la production de nourriture ayant pour seule utilité le fait d’alimenter un méthaniseur était interdite.

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