véganisme

Non, l’antispécisme n’est pas un allié de la biodiversité

Le véganisme est devenu ces dernières années un vrai sujet de société. Objet de débats passionnés, on aborde moins souvent l’idéologie qui se cache derrière : l’antispécisme. Cette doctrine, tournée autour du bien-être animal, prétend être vertueuse en matière de protection de la biodiversité.  

Qu’en est-il vraiment ?

Antispécisme : de quoi s’agit-il ?

L’antispécisme est un courant de pensée moral et philosophique développé dans les années 70. Le principe central de cette idée est simple : l’espèce à laquelle appartient un animal n’est pas une raison légitime ou un critère pertinent pour décider ni de la considération qui doit lui être accordée, ni de la manière dont il doit être traité. Cette idée s’oppose au spécisme, définie comme être aux animaux ce qu’est le racisme aux Hommes.

Une précision s’impose. L’antispécisme raisonne en termes de souffrance animale. Pour eux, ce qui compte, c’est de limiter autant que possible les souffrances des êtres sentients, capables d’éprouver des choses subjectivement, d’avoir des expériences vécues. En l’occurrence, il s’agit de tous les vertébrés, de nombreux arthropodes (insectes, arachnides, crustacées…) et même de certains mollusques (les céphalopodes et probablement une partie des gastéropodes).

Bien-être animal et biodiversité : même combat ?

A première vue, l’antispécisme est une idéologie alliée de la défense de la biodiversité. En effet, la perte d’habitat, le manque de ressources alimentaires ou encore la bioaccumulation de produit toxique sont des sources de souffrance pour de nombreux animaux. 

Cependant, il y a une notion importante de l’antispécisme que nous n’avons pas aborder. Si les antispécistes rejettent les inégalités entre les Hommes et les animaux, ils rejettent aussi les inégalités entre animaux. 

Les têtes pensantes de l’antispécisme ont effectivement du mal à accepter les relations de domination qui existent dans la nature : il est difficile d’accepter que des lions tuent un gnou. Il serait préférable de les en empêcher, quitte à les laisser mourir de faim… 

Vous pensez que c’est une exagération ? 

C’est pourtant exactement une idée défendue par David Olivier, importateur des idées de Peter Singer en France.

Un autre exemple ?

Vous souvenez vous du malheureux beluga perdu dans la Seine ? Sa mésaventure avait ému l’opinion public lors de l’été 2022. L’association Sea Shepherd était alors intervenue en lui jetant des truites vivantes en espérant qu’il s’alimente.  

La co-présidente du Parti animaliste de l’époque s’était alors insurgée, criant au spécisme, en voyant des dizaines d’individus sacrifiés pour en sauver un seul. 

On pourrait objecter que ces deux individus ne représentent que des petits courants de l’antispécisme. David Olivier est à l’origine des « cahiers antispécistes » et le parti animaliste est capable de réunir 500 000 électeurs, mais ça ne fait pas d’eux les représentants de l’antispécisme français dans son ensemble pour autant.

Pourtant, leurs idées sont bien des courants de l’antispécisme, même si d’autres antispécistes prétendent qu’ils sont minoritaires. Loin d’être en contradiction avec les principes fondamentaux de cette philosophie, ils vont même au bout de ce concept, le poussant dans ses retranchements. 

Conclusion

Voilà le gros problème de l’antispécisme : à l’inverse de l’écologie, il fait passer le bien-être des individus avant l’équilibre des populations.  

Les règles immuables de la nature entrent en conflit avec les lois de l’antispécisme. La protection de la biodiversité est une discipline basée sur une science, l’écologie : la morale antispéciste entre en contradiction avec ses principes, elle n’y a pas sa place. 

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