Vendée : 452 000 arbres plantés par les chasseurs en 20 ans

Peut-on faire confiance aux chasseurs en matière d’écologie et de Biodiversité ?

Les premiers écologistes de France. Voilà une façon d’appeler les chasseurs qui fait couler beaucoup d’encre dans les milieux environnementalistes. Pourtant, si ce statut est sans doute un peu exagéré, il ne sort pas de nulle part et devient assez légitime quand on prend la peine de creuser un peu.

Les chasseurs : des agents de terrain actifs 

Tout d’abord, il est important de rappeler que même si vous soupçonnez les chasseurs d’être hypocrite, de ne pas vraiment aimer la Nature, vous ne pouvez pas nier un fait : leur passion repose sur une Nature riche et en bonne santé. Les chasseurs sont donc dignes de confiance sur ce sujet, au moins par intérêt : pas de nature, pas de gibier ; pas de gibier, pas de chasse.

Cet argument se vérifie d’ailleurs sur le terrain et dans l’histoire. Dès le Moyen-âge, c’est leur passion de la vènerie qui poussa les nobles à protéger leurs forêts et leurs équilibres. De nos jours, les chasseurs plantent chaque année des kilomètres de haie, habitat de choix pour certains gibiers, partagé avec d’autres animaux. On pourrait dire qu’en France le gibier fait office d’espèce parapluie. 

Vendée : 452 000 arbres plantés par les chasseurs en 20 ans

En biologie de la conservation, on appelle espèce parapluie une “espèce protégé dont l’étendue du territoire ou de la niche écologique permet la protection d’un grand nombre d’autres espèces”. En France, les chasseurs sont attentionnés à l’égard des milieux de vie du gibier, qui abrite de nombreuses espèces non chassées : celles-ci bénéficient alors aussi des milieux maintenus viables par les chasseurs. On peut penser, par exemple, à la chasse au gibier d’eau, qui maintient en bon état de nombreux hectares de zones humides, qui profitent à des espèces non chassées (héron, aigrettes…).

Néanmoins, cet argument trouve ses limites lorsqu’il s’agit de certains animaux, des prédateurs par exemple, qui peuvent être assimilés à des concurrents, comme les loups ou certains rapaces. L’objectivité des chasseurs est alors remise en question, trop souvent à juste titre : il n’est pas très sérieux de se défendre des accidents de chasse en arguant qu’ils sont très rares (ce qui est vrai) pour s’inquiéter ensuite des attaques de loup (tout aussi rares).

La chasse s’inscrit parfaitement bien dans un mode de vie écolo

Toutefois, être écolo ne consiste pas uniquement à faire des actions bénévoles en faveur de l’environnement. Il s’agit d’abord d’avoir un mode de vie sobre et peu polluant. Or, s’il y a une denrée de base critiquée pour son empreinte carbone, c’est bien la viande. Il y a pourtant un moyen simple pour manger de la viande éthique et décarboné : la venaison. 

La viande de chasse, aussi appelée venaison, a plusieurs avantages. Elle est avant tout bas carbone. En effet, qu’elle soit d’origine sauvage ou d’élevage, la venaison nécessite moins de ressources, moins d’énergies fossiles et est issue d’animaux émettant moins de carbone que la viande d’élevage classique.  

C’est également une viande plus éthique. Plus respectueuse du bien-être animal car vivant en liberté ou bien élevé en plein-air ou en volière. Plus durable, dans une France où les populations de grands ongulés augmentent chaque année et dont la chasse permet de maintenir l’équilibre sylvo-cynégétique des forêts. Qui plus est, elle est également plus responsabilisante quand on prend la peine de la chasser et de la préparer soit même. On ne regarde plus de la même façon la viande lorsqu’on a déjà tué, vidé et préparé un animal…

Pour conclure

Les chasseurs sont donc bel et bien des écologistes de premier ordre : pionniers de la protection des forêts, bénévoles infatigables, ils sont surtout des pratiquants actifs d’un mode de vie écologique. Toutefois, au vu des ressources naturelles qu’ils exploitent, il est inconcevable de penser que les français vont massivement adopter la venaison comme première source de protéines animales. 

Cela reste pourtant un premier pas intéressant pour ceux qui veulent décarboner leur alimentation. Certains donneurs de leçon devraient songer à s’y mettre : alors les écologistes, quand est-ce qu’on passe notre permis ?

site-internet-ecologie-ordinateur-nature-ecologique-980x735

Le débit internet n’a jamais été aussi fort, mais à quel prix ?

Il n’y a pas si longtemps, le débit internet à la campagne était de quelques méga octets par seconde. Aujourd’hui, la fibre se déploie de manière tentaculaire et permettra bientôt aux Français les plus reculés d’atteindre des débits de plusieurs centaines de mégaoctets par seconde. Nous sommes désormais capables de télécharger des sagas entières le temps de faire un thé.

Malgré mon jeune âge j’ai été témoin de ce changement. Je fais partie de ceux qui mettaient un week-end à télécharger un jeu vidéo, et lorsque ma mère a installé la fibre, mon expérience a été profondément modifiée. Je pouvais alors tester des jeux de plusieurs dizaines de gigas, les désinstaller puis en installer de nouveaux, et ceci à l’infini. C’étaient alors des centaines de gigas qui venaient à moi en quelques dizaines de minutes. J’étais époustouflé, comme si j’étais devant un banquet de tous les mets du monde. En plus, la fibre optique est bien moins consommatrice d’électricité que les autres câbles en cuivre. Mais étrangement, ce sentiment d’accessibilité et de surpuissance me laissait un goût amer dans la bouche.

A la même période, j’étais plongé dans la mythologie nordique par God Of War. Assez tôt dans le jeu, nous faisons la rencontre de Mimir, le dieu de la sagesse qui permit à Odin de goûter à son puits de la sagesse et de l’intelligence (Mimisbrunn). En échange Odin a sacrifié un de son œil. Il devint alors le roi borgne, celui qui voit tout mais d’une seule perspective. Aujourd’hui je me rends compte que le goût amer que je ressentais était du doute. Cet accès rapide à l’information, à la culture n’a-t-il aucune contrepartie ? Vais-je garder mon œil ?

Le numérique, un secteur polluant en vogue

Loin d’être immatériel, le numérique représente aujourd’hui 4% des émissions mondiales de gaz à effets de serre et pourrait même représenter 8% en 2025. Le débit internet fait partie de la partie utilisation du numérique, soit 55% de la consommation énergétique (The Shift Project, 2019). Le découplage est-il possible ? Peut-on continuer de regarder des vidéos en streaming, de télécharger des fichiers et d’écouter de la musique (consommation) tout en réduisant notre empreinte sur la planète ? La technologie nous sauvera-t-elle ?

Rien n’est moins sûr. A l’image de la fibre optique, une nouvelle technologie de transfert de données qui remplace progressivement le câble en cuivre. Selon l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), la fibre est 4 fois moins énergivore que le cuivre. Mais il faut aussi prendre en compte le fait que le débit internet a considérablement augmenté. « Le monde est passé de 100 gigabits par seconde (Gb/s) circulant dans les réseaux informatiques en 2001 à 26 000 Gb/s en 2016 », explique Jean-Marc Pierson, chercheur en sciences informatiques au CNRS (citant Morley, Widdicks, Hazas, 2018).

Du côté des data centers c’est encore plus impressionnant. La quantité de données gérées évolue de manière exponentielle. Même si des travaux de recherche sont actuellement menés dans le but de baisser l’impact du numérique (un exemple ici), il faut bien l’avouer : non, en dernière analyse, la technologie ne nous sauvera pas. Le gain en énergie de la fibre est écrasé par le caractère de plus en plus énergivore du numérique. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond (pour un sujet plus précis concernant le numérique, voir cet article).

Le prix du numérique

Alors même que l’accessibilité à la connaissance s’est considérablement démocratisée, en France du moins, le prix à payer est fort. Le pire, c’est que personne n’annonce l’addition. Tellement ancré dans notre vie, le numérique est intouchable. La preuve, j’écris ces lignes sur un ordinateur connecté à internet et j’allumerai bientôt ma console pour lancer un Fifa. Dans le puits du numérique nous avons plongé, toujours plus avides d’immédiateté.

Cela me rappelle un mythe grec ; celui du supplice de Tantale. Ce dernier ayant défié les Dieux de l’Olympe fut enfermé dans le Tartare, le pire endroit du royaume d’Hadès. Sa pénitence est singulière puisqu’il se retrouve enfermé pour l’éternité dans un lieu rempli de fruits et où coule une eau des plus pures. Le hic, c’est que dès qu’il tente de décrocher un fruit, la branche s’écarte et quand il se baisse pour prendre de l’eau, celle-ci lui glisse des mains en une fraction de seconde. Il est donc condamné à ne pas pouvoir consommer ce qu’il veut le plus au monde, comme coincé à l’état de souffrance de Schopenhauer. Aujourd’hui, c’est l’inverse : une flopée de différentes envies est contentée quelques minutes. Mais est-ce vraiment une situation plus désirable ?

image_2023-11-18_185150930

La méthanisation, vraiment si avantageuse ?

Fonctionnement

Pour faire simple, la méthanisation utilise le processus de dégradation des matières organiques pour produire du biogaz. Des déchets organiques comme du fumier ou du lisier sont ainsi introduits dans un digesteur dans lequel a lieu la fermentation de ces déchets.

Le biogaz produit est ensuite utilisé soit par cogénération (recours au biogaz pour produire de l’électricité renouvelable redistribuée ensuite sur un réseau public) ou injection (production de biométhane avec le biogaz qui sera ensuite injecté dans les tuyaux de gaz urbains).

Le méthaniseur produit également des résidus tel que le digestat qui a des propriétés d’amendement et pouvant remplacer les engrais minéraux.

Source d’énergie vertueuse ?

On relève de nombreux avantages à la méthanisation :

Premièrement, celle-ci semble être une solution locale amenant à des démarches d’économie circulaire. Elle apparaît également comme étant un très bon complément de revenus aux agriculteurs. La méthanisation permet également de valoriser des déchets et l’énergie produite est dans sa globalité « verte » et 100% renouvelable.

Enfin, cela permet aussi de gagner en indépendance et autonomie énergétique.

Des limites existantes

Il existe en effet un certain nombre de dérives quant à l’utilisation des unités de méthanisation. La plus parlante concerne les propriétaires de méthaniseurs qui souhaitent alimenter leurs installations au maximum de leurs capacités en produisant notamment des végétaux (souvent du maïs) injecté directement dans le digesteur. La conséquence de cette activité est l’augmentation du prix du foncier autour des méthaniseurs car les terres sont achetées à des prix élevés et ne servent qu’à produire pour le méthaniseur. Ces terres ne sont donc plus accessibles aux éleveurs.

Se pose également la question éthique de la production de nourriturre ayant pour seule utilité l’alimentation d’un méthaniseur pour produire plus d’énergie.

Des accidents sont aussi possibles, en témoigne le cas de l’incident de la centrale biogaz de Kastellin qui a privé 180 000 personnes d’eau potable à cause d’un déversement de digestat dans une rivière. Des incidents avec risque d’explosion ont aussi été recensés.

Que faire de la méthanisation ?

Il convient donc évidemment de changer notre manière d’utiliser ce processus afin d’en faire la source d’énergie la plus propre possible.

Ce qui compte, c’est surtout la manière dont est employée la méthanisation et donc les usages que l’on en fait. Cette manière de produire de l’énergie se situe dans un cadre de complémentarité aux autres sources d’énergie et ne doit en aucun cas s’extraire de celui-ci (Le biogaz représente aujourd’hui 3% de la consommation nationale de gaz).

La première marche vers une meilleure utilisation serait déjà gravie si la production de nourriture ayant pour seule utilité le fait d’alimenter un méthaniseur était interdite.

Humanitaire, Humain à terre

Humanitaire, humains à terre ?

Humanitaire, humains à terre ?

Tout a commencé il y a un an. Fraîchement débarqué dans une école de commerce, j’entends qu’une asso étudiante y organise régulièrement des “Missions de Solidarité Internationale”. Et les destinations ne manquent pas. Un mois pour bâtir une école et rencontrer des locaux, un mois pour explorer des pays comme le Togo, un mois pour se rendre vraiment utile… Quoi de plus alléchant pour justifier une empreinte carbone légèrement supérieure à la moyenne ? Et puis, j’en discute avec une amie, qui me dit si justement : “En allant construire une école alors que tu n’en as aucune compétence, tu ne crois pas que tu vas justement prendre l’emploi de ceux qui ont cette compétence sur place ?”. Implacable.

En quête de certitudes, je me tourne vers la communauté Écolucide : l’humanitaire n’est- ce pas une vaste arnaque de plus ? Vous êtes très nombreux à répondre, et vos expériences sont diverses. Disons qu’il y a du bon, et du beaucoup moins bon. Alors essayons de faire le tri, vu que c’est écolo.

L’humanitaire, c’est un sacré fourre tout. L’humanitaire, c’est le bras armé de l’humanitarisme, qui se fonde sur le respect et la solidarité entre êtres humains. En 1864, sur le champ de bataille de Solférino, Henri Dunant, suisse de son état, est choqué de voir à quel point les blessés sont livrés à eux mêmes : la Croix Rouge est née. Elle est la digne fille de la déclaration des Droits de l’homme, où la condition d’une humanité partagée, d’une humanité blessée, dépasse les intérêts nationaux. La mondialisation n’aura de cesse d’élargir l’aide humanitaire, quitte à titiller les gardiens des frontières (les Etats). C’est la création de Médecins sans Frontières en 1971, peu après la guerre civile nigériane.

Parler d’humanitaire, c’est parler d’aide humanitaire. Et ça n’est pas tout et n’importe quoi. Primo, il faut identifier des personnes vulnérables. La vulnérabilité peut être critique et très soudaine, : c’est tout le sens de l’aide d’urgence, et le but de l’humanitaire est alors de répondre à des catastrophes naturelles ou d’origine anthropique (les guerres par exemples). Dans une acception plus large, l’humanitaire lutte aussi contre la pauvreté : c’est  l’aide au développement. Une fois les personnes identifiées, et les risques considérés, il faut alors évaluer l’assistance nécessaire, recruter des équipes compétentes pour intervenir sur place, veiller chaque jour à la bonne utilisation des fonds et à la logistique, respecter des standards, et surtout : prévoir une stratégie de sortie. Parce que tout ça ne doit pas durer éternellement.

En 1987, le Live Aid rassemble les plus grands artistes de l’époque (U2, David Bowie, Queen…) et récolte plus de 127 millions de dollars pour soulager la famine éthiopienne. Les ONG (organisation non gouvernementales), récoltent les dons à travers le monde. Et ça représente beaucoup d’argent. A la fin des années 2000,  une multinationale comme Oxfamaffiche par exemple un budget qui avoisine les 5 milliards de dollars : cinq fois plus que le PIB du Burundi à la même époque. S’il existe un certain nombre de réussites indéniables, l’aide internationale n’a pas eu que des vertus. Dans un ouvrage choc, intitulé Pourquoi l’aide ne fonctionne pas, et pourquoi il y a une meilleure voie pour l’Afrique, Dambisa Moyo, économiste zambienne, déclare même que l’aide internationale maintient l’Afrique dans la pauvreté, la dépendance encourageant en effet la corruption. Un constat que tout le monde ne partage pas, mais qui a le mérite d’appeler à une analyse plus lucide de l’efficacité d’une action humanitaire.

Il est temps de mettre les choses au clair : Si une agence vous demande de régler les dépenses et les billets d’avion pour une mission de quelques semaines, CE N’EST PAS DE L’HUMANITAIRE ! C’est du volontourisme. Et votre seule bonne volonté n’est pas un critère suffisant pour partir au bout du monde, contrairement à ce que certains voudraient vous faire croire. Partir en mission humanitaire, ça demande des compétences, une formation. Folle arrogance de certains, que de croire que du haut de leur vingt ans (peu importe l’âge), ils seraient plus apte, à donner des cours de langue, bâtir, ou administrer des soins, qu’un personnel plus qualifié qu’eux sur place.

Payer 6 000 euros pour donner un coup de peinture, remblayer, puis partir en trek, ce n’est pas de l’humanitaire. C’est d’abord du business, certains en ont fait leur coeur de métier comme Project Abroad et ses 600 salariés. Attention aussi à l’image renvoyée. Seriez vous heureux qu’un cortège de Japonais vienne distribuer de la nourriture en France et prendre deux trois photos avec des enfants (sans le consentement des familles) pour alimenter leurs réseaux sociaux ? Est ce que ça vaut vraiment le coup de cramer plusieurs tonnes de carbone pour nouer des liens avec des gens que vous ne verrez plus dans trois semaines (pas terrible pour la stabilité émotionnelle des enfants au passage) ?

Si le Cambodge est passé en 30 ans de 7 000 à 37 000 orphelins, c’est d’abord parce que certains ont compris que la compassion des Occidentaux rapporte gros. Voilà pourquoi une mission humanitaire sérieuse doit être passée au crible de toutes ses conséquences. On dit que la route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions, alors attention. Si vous décidez de partir, privilégiez des dispositifs encadrés, comme par exemple, le volontariat de solidarité internationale. Ok, Écolucide, mais je ne veux pas me prendre la tête, je veux juste voyager, et quitte à cramer beaucoup de kérosène, autant me rendre utile non ? Outre que ce discours n’est pas très responsable, il ne faut pas faire tout et n’importe quoi. Ex : si vous comptez distribuer gratuitement vos habits de fond de tiroir, abstenez vous. Vous flinguez l’économie locale, alors achetez plutôt chez les commerçants du coin, ce sera déjà mieux.

Vous voulez aider ? Pas besoin de jouer les héros sur Linkedin avec une expérience en volontourisme. Vous ne vous différencierez que de ceux qui ne sont pas tombés dans le panneau. Faire de l’humanitaire ailleurs, c’est très exigeant, peut être trop. Alors pourquoi partir (ça vaut aussi pour le tourisme) ? Près de chez vous, des associations vous tendent les bras : Secours Populaire, Secours Catholique, Restos du Coeur, le Rocher, les Petites Soeurs des Pauvres… Et tant d’autres qui se battent pour les plus vulnérables. Aide matérielle, financière, éducative, émotionnelle : tout le monde y trouvera son compte, et l’on y fait de magnifiques rencontres. D’aucuns diront que c’est moins sexy, certes. Mais tellement plus authentique, plus durable, plus lucide… Bref, pas d’excuse pour ne pas se rendre utile.

FE Fuel Cell de Hyundai

La voiture à hydrogène ne nous sauvera pas

Il y a quelques jours, France 5 a sorti son reportage sur les voitures à hydrogène, questionnant alors la production de ce carburant présenté comme propre ¹. La question qui dirigeait le reportage était la suivante : la voiture à hydrogène peut-elle nous sauver ? La réponse est malheureusement non, parce que la voiture qui « nous sauvera » c’est celle qui ne pollue pas. C’est donc une voiture qui n’existe pas, quoiqu’en disent les industriels en louant leurs carburants faussement propres.

Mieux que de ne pas polluer, la Hyundai Nexo est censée purifier l'air. Peut être peut elle aussi stopper la faim dans le monde ! (site internet de Hyundai)

Dans le monde et a fortiori en France, le secteur des transports représente une très grande part des émissions de CO₂. On ne cesse d’inventer de nouvelles voitures, toutes les plus vertes les unes que les autres, mais il ne faut pas penser qu’acheter une voiture à hydrogène règle tous nos soucis. Par exemple, entre se déplacer avec une telle voiture (ou même une voiture électrique) et se déplacer en train, c’est le train qui gagne haut la main ². Le problème reste bien évidemment le manque d’infrastructures et de volonté politique.

Néanmoins, comme le montre ce schéma du Shift (ci-dessous), la motorisation du véhicule n’est qu’une des composantes des émissions de CO₂ induites par la mobilité.

Schéma trouvé dans le rapport "« Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone » : Le rapport du Shift pour les collectivités""

Malheureusement, diminuer les déplacements ou bien favoriser le vélo et la marche, ce n’est pas forcément ce qui excite le plus les industriels…

Ainsi, ce n’est plus seulement la voiture thermique qu’il faut abandonner, mais la voiture en tant que système (infrastructures, incitations, imaginaire, etc.). A la place doit s’implanter un mode de déplacement plus vertueux, basé sur la sobriété, le covoiturage et la proximité ³. Et c’est loin d’être une mince affaire tant la voiture est implantée dans l’imaginaire des individus, voire dans l’individu lui-même ⁴. La voiture est partout et son pouvoir est énorme, faute de sérieux concurrents…pour l’instant.

1 – France Télévisions. (s. d.). Sur le front La voiture à hydrogène peut-elle nous sauver ? [Vidéo]. France Télévisions.

2 – A ce sujet, nous vous conseillons fortement ce comparatif de l’Ademe intitulé « Calculer les émissions de carbone de vos trajets« .

3 – The Shift Project. (2020). Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone : Vers un système cohérent d’alternatives à la voiture en solo dans les zones de moyenne densité.

4 – Lannoy, P., & Demoli, Y. (2019). Sociologie de l’automobile. Repères. https://doi.org/10.3917/dec.demol.2019.01

image-3

Hugo Clément : l’écolo qui s’impose

En l’espace d’une soirée, le militant écologiste Hugo Clément est passé de la gauche à l’extrême droite parce qu’il a osé débattre avec un cadre du Rassemblement National à propos de la crise environnementale.

Courageusement, le journaliste a accepté de débattre face à Jordan Bardella, président du RN, à propos de l’écologie dans le cadre du grand débat des valeurs organisé par Valeurs Actuelles jeudi 14 avril. Si le débat n’a pas franchement été de haut vol, il a tout de même permis à Hugo Clément de présenter une situation environnementale critique tout en insistant sur le caractère universel de l’écologie : eh oui, les Français aussi doivent changer leurs pratiques quoiqu’en dise leur mix électrique peu émetteur.

Sa simple présence a provoqué deux réactions. A droite et à l’extrême droite, on a consacré son audace tout en ajoutant que l’écologie ne doit pas être la chasse gardée de la gauche. Un refrain qu’on entend depuis un moment sans qu’il daigne changer le discours politique du RN par exemple, qui reste peu convaincant au vu des enjeux actuels.

A gauche (et encore plus à l’extrême gauche), certains ont été scandalisés par la soi-disant complaisance du journaliste, qui s’est alors doté des étiquettes relatives à l’extrême droite. Selon ces derniers, on ne devrait pas débattre avec le RN et encore moins dans l’antre de la droite radicale qu’est Valeurs Actuelles.

Hugo Clément, qui s’était fait très discret sur la promotion de sa venue, a vivement réagi sur les réseaux sociaux, afin de désamorcer la polémique qui n’a d’ailleurs eu qu’un relatif écho. Son explication est plutôt simple : l’écologie est un sujet universel et touche tout le monde – a fortiori les classes populaires qui sont d’ailleurs très présentes dans l’électorat du RN -, le discours écologiste doit être porté partout. Et ce n’est pas tabou de dire que la droite et l’extrême droite ont négligé ce domaine. « Estimer qu’il ne faut pas parler d’écologie en dehors du cercle des convaincus, et que ceux qui essayent de le faire sont des « fachos », c’est une vision très sectaire », explique-t-il à La Dépêche.

Dès lors, comment ne pas trouver qu’Hugo Clément a aidé la cause en performant hors de ses cercles habituels (France 5, Instagram, France Inter) ? Toutefois on ne peut pas nier que le journaliste a été utilisé par Valeurs Actuelles afin que Jordan Bardella puisse parler d’écologie. Sa présence a d’elle-même propulsé le président du RN sur le terrain du débat écologiste sur lequel il ne s’était jamais vraiment risqué auparavant et lui a donné une saveur attractive : une figure majeure de l’écologisme contre le président du RN, ce qui n’a pas manqué de faire grimper l’audience. C’est cela qui est reproché à Hugo Clément par plusieurs autres militants dont Aurélien Taché (député EELV). Ajoutez à cela une bonne dose de sophismes en tout genre, et voilà la polémique du moment…

Face à cette dernière, il faut savoir raison garder : le RN n’a toujours pas fait ses preuves en matière d’écologie. Ce n’est pas seulement nous qui le disons mais le Shift, l’association de Jean Marc Jancovici, quand ils ont analysé le programme du RN pour la présidentielle 2022. « Débattre d’écologie avec le RN, dans des événements et des médias où l’audience est acquise à ce parti, est une nécessité. D’abord pour sensibiliser cet électorat à l’importance du combat pour le climat et la biodiversité, mais aussi pour expliquer que le RN ne propose quasiment rien sur cet enjeu vital pour l’avenir de l’humanité », explique d’ailleurs Hugo Clément.

Enfin, il y a ceux qui expliquent qu’il ne faut pas débattre avec l’extrême droite parce que, en gros, c’est le mal, et que personne ne veut donner de l’audience ni accepter le mal. C’est un point de vue qui se défend – d’autant plus qu’il est transposable à tout un tas d’autres positions politiques et d’idéologies -, mais dans le cas d’Hugo Clément, c’est un peu différent. En outre, le militant a déroulé son argumentaire à un événement organisé par la droite radicale, et c’est globalement cette dernière qui va visionner la rediffusion du débat. Dès lors, quel discours devient acceptable et pour qui ? Bingo, le discours écolo d’Hugo Clément chez des Français de droite – électeurs du RN ou non d’ailleurs.

Le cas aurait été tout différent si – au hasard – un député EELV avait débattu 1h face à Eric Zemmour sur une chaine populaire de la TNT et à une heure de grande écoute…

En tant que média qui s’est en partie créé afin de briser le monopole d’EELV sur les questions environnementales, nous donnons tout naturellement notre soutien à Hugo Clément. Même si nous ne sommes pas totalement d’accord avec ses positions, nous restons certains qu’il faut informer intelligemment le plus de personnes possible sur la question environnementale. Et c’est une tâche qui est loin d’être simple ! L’écologie doit s’adresser à tous, et pour cela, il faut connaitre le constat. Ensuite, nous pourrons débattre de quel moyen nous préférons pour parvenir à un monde qui ne mette plus la nature en danger, qui ne nous mette plus en danger.

cda2022_actu_just_stop_oil_van_gogh_national_gallery_londres_tomate-tt-width-1200-height-630-fill-0-crop-1-bgcolor-ffffff

Touche pas à mon art !

Ou pourquoi les activistes « écolo » se trompent de cible 

Ils ont osé 

National Gallery, Londres. Vendredi 14 octobre. Des jeunes activistes du mouvement Just stop Oil balancent de la soupe à la tomate sur les Tournesols de Van Gogh.  En mai dernier, c’était la Joconde qui se voyait entartrée. Dans un musée australien, des militants se collent la main à un Picasso. Idem en Italie, où ce sera au tour de Boticelli. Hier encore, Monet a eu le droit à son lot de purée. A la clé, une énorme visibilité à peu de frais (judiciairement ça se discute), un phénomène qui se répand à coup de mimétisme, et la bonne volonté d’interpeller sur la crise environnementale. Alors haro sur l’art ! Pourtant, ni l’art , ni l’environnement n’en sortent véritablement gagnants, peut-être parce qu’ils sont beaucoup plus liés qu’on ne le pense. 

Après tout c’est pour la bonne cause… 

Bien sûr, ces militants ont tout un tas de circonstances atténuantes. L’écologie est trop souvent balayée sous le tapis de l’économie, du court terme. Parler de changement climatique, de raréfaction des ressources hydrocarburées, d’extinction de la biodiversité, c’est angoissant. Par peur, on préfère souvent détourner le regard, là où il faudrait anticiper pour l’avenir. Les activistes n’ont pas forcément tort car ils nous poussent à regarder ce qu’on ne veut plus voir. Encore faut-il ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. 

Quelles répercussions ? 

Protégée par une fine vitre, la peinture de Van Gogh n’a subi aucun dégât. Ça valait bien plus de 48 millions de vues sur twitter. Sauf que si on regarde plus attentivement on s’aperçoit : 

1 : Que l’événement a donné du grain à moudre à la machinerie climatojemenfoutiste

2 : Que le grand public semble avoir très moyennement apprécié (si l’on en croit la majorité des réactions sur les réseaux sociaux). 

3 : Que même parmi les écologistes, cette action a suscité un grand débat. Le tweet d’Hugo Clément à ce sujet était assez éloquent

L’art attaqué 

Certes, ce genre d’événements ramènent les questions climatiques au centre de l’actu. Mais on peut raisonnablement penser que ce n’est pas vraiment à bon escient. Pire, le symbole est désastreux. Certes, l’œuvre de Van Gogh n’a pas subi de dégât physique, certes, il n’y avait pas de mauvaise volonté (l’enfer est peuplé de bonnes intentions), pourtant, c’est sur l’art tout entier que cette soupe dégouline. Ou en tout cas sur une certaine vision de l’art. Un art qui transfigure l’idéal de beauté. 

Qu’est ce que le beau ? 

Peut-on vraiment distinguer les belles œuvres ? Mouillons nous un peu. Oui le beau existe, oui l’art devrait toujours poursuivre l’idéal de beauté, non, tout n’est pas une affaire “de goûts et de couleurs”.  Dans la Critique de la faculté de juger, Emmanuel Kant nous donne à penser que que la beauté est une satisfaction désintéressée : “est beau ce qui plaît universellement et sans concept”. Certes, la beauté est d’abord vécue dans l’expérience subjective, pourtant, tout se passe comme si ce que l’on trouve beau a une valeur universelle. C’est ce que Kant appelle l’universalité subjective. L’attrait pour les choses belles : voilà le bon goût. Sans pour autant être musicien, indistinctement de notre classe sociale, nous entendons les fausses notes, comme si nous avions déjà en nous le sens d’une harmonie préétablie.  Pour déployer cette intuition esthétique en nous, il ne manque plus que l’éducation aux belles choses. 

La beauté perdue 

Loin de vouloir classer tout ce qui est beau de tout ce qui est laid (d’autres le feraient mieux que nous), je pense que l’idéal de beauté marche de concert avec l’écologie. Blocs de béton, maisons préfabriquées, haies arrachées : les dégâts sont tout autant environnementaux que paysagers. Nous avons partiellement renoncé à la beauté. Le philosophe Jean Baudrillard porte une analyse assez intéressante à ce sujet : chassé d’un art toujours plus conceptuel, l’esthétisme s’est réfugié dans les objets de consommation : Publicité, design, mode… Le numérique est alors un allié tout trouvé : là s’y bâtissent des mondes virtuels souvent époustouflants. A coup de bombardements d’images éphémères, les réseaux sociaux se taillent aussi une part de lion. 

Retrouver la beauté de notre monde 

Si le numérique n’apportait que des malheurs, il y a bien longtemps que nous aurions quitté les réseaux sociaux. Toutefois, il est grand temps de reprendre prise sur un monde physique en péril. De quelle façon ? 1 : il faut agir. Mais 2, et on l’oublie trop souvent, nous devons retrouver notre capacité à nous émerveiller, à prendre conscience de la fragilité des choses. Il est grand temps de réapprendre à habiter notre monde , à y déceler les beautés qu’on voudra protéger. Et l’art en fait intégralement partie.

Conseil aux activistes 

Contempler une forêt, déambuler dans un musée, c’est, si l’on veut bien élever notre regard, accéder à une forme de transcendance. Prendre conscience de cette transcendance: c’est faire preuve d’humilité. Cette même humilité, qui nous remet au contact de la terre : le humus. N’en déplaise aux hors-sols. N’en déplaise aussi à ceux qui pensent que le bien-être matériel doit systématiquement passer avant toute préoccupation esthétique ou patrimoniale (certains s’indignaient par exemple que l’incendie de Notre Dame eût suscité un seul instant plus d’émotion que le coût de la vie en France). Oui, il y a des choses qui nous dépassent. Des choses qui nous obligent. 

chasseurs

Accidents de chasse : quelle réalité en France ?

Il suffit de taper « accident de chasse » pour se retrouver face à d’innombrables articles témoignant de ce que subissent promeneurs et riverains. Les chasseurs mèneraient même la vie dure aux « habitants des campagnes pendant la saison de chasse » selon Hugo Clément, activiste écolo le plus influent de France.

Mais est-ce bien la réalité ?

Victimes d’eux même

Les accidents de chasse ne devraient pas arriver. Mais, rappelons tout de même que la France accueille près d’un million de chasseurs et que la grande majorité des victimes (86% – rapport de l’OFB, 2021) sont des chasseurs eux-mêmes.

Ainsi, les chasseurs ne sont pas un gang qui ne ferait que de martyriser les pauvres paysans : les chasseurs sont les premiers à se tirer dessus.

De plus, les accidents de chasse sont globalement en baisse depuis 20 ans en France, et ce même rapporté à la baisse d’effectif des chasseurs.

Mais peut-être qu’indépendamment de leur quantité, les chasseurs ont baissé en qualité : moins bons, moins respectueux des règles de sécurité – pourtant de plus en plus nombreuses -, ou encore plus irrespectueux des riverains. Peut-être, mais peut-être pas.

Evolution du nombre de licenciés et du nombre d'accidents de chasse en France depuis 1999. Données ONB, FNC et Injep.

Terreur dans nos campagnes

Une chose est sûre : les accidents de chasse sont de plus en plus rares en France. Cela va dans le bon sens, sans que ce soit assez.

En somme, les accidents de chasse sont de plus en plus rares. En énumérer plusieurs s’étant passés la semaine dernière n’a rien d’une preuve qui indiquerait un climat de terreur dans nos campagnes, n’en déplaisent à un certain nombre d’anti chasse.

veganman

Le régime végan est-il vraiment sain ?

Depuis plusieurs années, le mouvement sans viande est apparu, en conséquence directe du développement de l’industrie de l’élevage En Occident du moins, la proportion des personnes adoptant des régimes non carnés augmente de plus en plus. En 2020, en France, ils étaient 2,2% selon l’Ifop. Pourtant, l’on en parle abondamment, d’une part pour vanter les mérites écologiques et pour la santé, et d’autre part pour décrier ce régime qui serait anormal et qui ne répondrait pas à nos besoins.

Tout d’abord, l’alimentation des Français est diverse. Et si 74% se déclarent omnivores, il est évident que tous ne s’alimentent pas de la même manière. De plus, il faut bien cerner les différentes nomenclatures de tous ces régimes. Entre végétarien, végétalien, flexitariens et autre, on s’y perd facilement. En voici quelques-uns :

  • Régime omnivore : composé d’aliments d’origine animale et végétale.
  • Régime flexitarien : principalement végétarien, mais incluant occasionnellement de la viande ou du poisson (pas de définition universelle).
  • Régime végétarien : sans viande ni poisson. On retrouve toutefois des produits d’origine animale tel que du lait.

Régime végétalien (végan) : sans aliments issus de l’exploitation animale (y compris le lait et les œufs).

C’est ce dernier qui nous intéresse : est-il adapté à l’homme ? N’y a-t-il pas de risque de carence alimentaire ?

Le saviez vous ? Il y a seulement 0,3% de Français ayant adopté un régime végetalien (végan). Étude Végétariens et flexitariens en France en 2020, Ifop.

« Pas de risques a priori »

Pour la Professeur Irène Margaritis, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), « ce régime en lui-même ne présente a priori pas de risque s’il est bien pratiqué, mais cela nécessite une vigilance toute particulière et de se faire aider par un médecin nutritionniste ou un diététicien » Et d’ajouter qu’ « un régime végétalien suivi sans connaissances peut avoir des conséquences dramatiques ». L’alimentation est un savant calcul auquel peut aussi bien répondre l’omnivorisme que le végétalisme. Néanmoins, ce dernier est plus difficile à mettre en place à l’heure actuelle du fait d’un manque de connaissance, d’une production alimentaire dirigée vers la demande en viande ainsi que de la culture française où la viande est très représentée.

Dans sa vidéo YouTube "VEGAN PENDANT 1 MOIS : J'ARRÊTE TOUT ?!", Eric Flag (coach en développement physique et mental) change radicalement de régime et livre une conclusion plutôt favorable en insistant sur le fait de notamment adapter ses apports caloriques.

Selon Santé Publique France, le régime végétalien n’est « pas adapté pour tout le monde ». Ou plutôt, les carences s’accumulent chez les plus fragiles (femmes enceintes et enfants en bas âge). Des carences pouvant cependant tout à fait être comblées par des produits alternatifs ou des compléments alimentaires. En outre, le fer, le calcium, l’iode, les vitamines D et B12 ou même les protéines ne sont pas le monopole des produits carnés. Benjamin Allès, chargé de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), expliquait à Libération en 2018 : « Une première étude aux Etats-Unis rapporte que des individus qui consomment beaucoup de produits végétaux transformés et peu de produits bruts se retrouvent avec de plus forts risques de maladies cardiovasculaires tout comme les individus qui consomment beaucoup de produits animaux transformés » (ici, une étude de juillet 2017 penche en ce sens, peut-être est-ce celle que le chercheur a mentionnée). Ainsi, il n’y a pas de régime miraculeux. Tout dépend de son application.

« Plusieurs caractéristiques des aliments ultra-transformés conduisent à penser qu’ils pourraient avoir des effets négatifs sur la santé, comme le suggèrent une vingtaine d’études épidémiologiques publiées récemment en France et à travers le monde »

Tout est question d’équilibre

A l’heure où 59% des adultes et près d’un enfant sur trois sont aujourd’hui en surpoids (IMC>25) ou obèses (IMC>30), l’enjeu sanitaire est avant tout de manger plus équilibré, ce que n’assure aucun régime en lui-même. On imagine mal expliquer qu’un enfant nourri au Big Mac est en meilleure santé qu’un autre végétalien suivi par un nutritionniste (toutes choses égales par ailleurs, évidemment).

En Europe, 59% des adultes et près d'un enfant sur trois sont aujourd'hui obèses ou en surpoids.

En résumé, le régime végan est un régime difficile à s’approprier à l’heure actuelle. Celui qui s’en saisit doit impérativement connaitre ses besoins alimentaires par le biais – du moins temporaire – d’un professionnel de la santé. Néanmoins, le régime végétalien à un autre avantage inhérent à sa nature : il exclut la consommation de produits d’origine animale dont leur production est responsable d’importantes pollutions de l’environnement notamment par le biais de gaz à effets de serre (l’élevage est responsable de 15 % des émissions de GES dans le monde).

jean-luc-melenchon

« La république, c’est moi ! », Et l’écologie monsieur Mélenchon ?

Anticapitaliste, républicain, socialiste, communiste, réformiste, gauchiste et même écologiste… beaucoup d’étiquettes idéologiques collent à Jean Luc Mélenchon. Une chose est sûre, le champion de La France insoumise crédité aux alentours de 11% est le principal candidat à gauche pour les élections présidentielles. Adulé par Greenpeace, l’insoumis est une figure importante de l’écologisme en France. C’est même devenu une de ses principales caractéristiques.

Pour une écologie anticapitaliste

Mais ce n’est pas une écologie comme les autres, elle est anticapitaliste. En outre, JL Mélenchon pense que le modèle capitaliste tel qu’il mit en place aujourd’hui est la cause de tous nos maux environnementaux. La lutte écologique ne peut pas se faire sans la lutte contre le capitalisme. Selon la République en personne, nous sommes en pleine urgence environnementale et climatique. Il devient alors pressant de fournir des connaissances précises sur le sujet. Mais « il ne suffira pas que l’on sache et que l’on répète ». La connaissance, la prise de conscience, n’entraine pas indéniablement un changement de société (et même de République), lequel doit se mettre en place selon le candidat.

Globalement, il veut donner plus de pouvoir à l’Etat envers le secteur privé et plus de pouvoir aux communes dans leur autogestion, notamment concernant les problèmes environnementaux.

Intertitre

Dans l’Avenir en commun, le programme de l’Union Populaire que JLM dirige, le principe de bifurcation écologique est central. En effet, les insoumis prônent une réforme complète des structures de la société, en passant du modèle économique à la façon de produire de la nourriture. Pour ce faire, il est question de créer un Conseil à la planification écologique. Ce dernier instaurera un principe fondateur : la règle verte. Autrement dit, c’est le fait d’arrêter de « prélever sur la nature davantage de ressources renouvelables que ce qu’elle peut reconstituer ». Ainsi, son programme tend vers une politique de « zéro déchet ». Pour cela, l’Avenir en commun prévoit d’investir 200 milliards d’€ dans des secteurs « écologiquement et socialement utiles »

Contre l’agriculture productiviste

Pour Mélenchon, l’actuel modèle agricole est totalement incompatible avec l’écologie. Il veut alors remanier le système agricole français – qu’il qualifie d’agro-buiseness – en relocalisant et diversifiant notre production alimentaire. Cette dernière doit en effet davantage s’appuyer sur des protéines végétales : il n’est pas bêtement vegan mais préconise de « manger moins de viande, et de meilleure qualité ». Aussi, il propose de contrôler les prix alimentaires afin que les producteurs soient mieux payés par les distributeurs. Concernant la PAC, il prévoit de la reformer, sans vraiment expliquer comment… Enfin, il est décidé à progressivement interdire des engrais et des pesticides comme le glyphosate.

Un mix énergetique renouvelable

Venons-en au point que nous attendons tous : le mix énergétique voulu par les Insoumis. Ces derniers portent deux principes : sobriété et efficacité énergétique. D’abord, vous le savez peut-être déjà, contrairement à Ecolucide, Jean Luc Mélenchon n’est pas vraiment un ami de l’atome : il veut sortir de l’énergie nucléaire afin de se diriger vers 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050, un projet très ambitieux. Face à l’efficacité qui n’est plus à prouver du nucléaire, Mélenchon invoque le prix : les vieilles centrales seraient trop chères à renouveler, contre des énergies renouvelables à moindre coût. A défaut d’énergie nucléaire, la France devrait se tourner vers le potentiel de notre surface maritime. Il se positionne donc pour l’abandon des projets d’EPR. Pas très Ecolucide…

L’Avenir en commun prévoit également de lutter contre les « passoires énergétiques et thermiques » en rénovant 700 000 logements mal isolés par an. Les travaux sont aussi dans le viseur de la bifurcation écologique. Les Insoumis veulent privilégier l’écoconstruction avec des matériaux bioclimatiques (bois/terre/paille). Si ces maisons sont écologiques, sont-elles économiquement réalisables pour tous ?

Défendre eau, air et forêt

Jean Luc Mélenchon met aussi l’accent sur les espaces naturels. Il défend les cours d’eau qu’il juge primordiaux, au point de « redécouper les régions à partir des bassins versants et leur confier l’eau comme première responsabilité ». De la même manière que la règle verte, il prévoit la mise en place d’une règle bleue, notamment afin d’augmenter la qualité de l’eau. S’étant déjà placé aux côtés des militants anti coupe rase du Morvan (voir article du 13/11/21), Mélenchon réaffirme sa volonté de les interdire sauf exception et de favoriser les forêts contenant diverses essences d’arbres. Il veut également laisser 1/4 de la forêt française en « libre évolution ». Tel un disciple d’Avatar, Jean Luc Mélenchon propose de « mettre en place des défenseurs de la nature chargés de l’eau, l’air, la forêt, la végétalisation et la perméabilité des sols au niveau communal ». Il entend également systématiser le fret fluvial « dès que possible ». Concernant la préservation de la biodiversité à l’échelle internationale et nationale, il insiste sur notre devoir : « la France doit montrer l’exemple », notamment en interdisant les OGM.

Jean Luc Mélenchon propose donc un programme complet en matière d’écologie que nous n’avons pas pu expliciter clairement ici, faute de place. Notons que, en bon homme de gauche, il concilie cause sociale et écologique. Chez Ecolucide, il faut bien l’avouer, son programme nous a fait penser à celui de Fabien Roussel sous plusieurs aspects, à la différence – malheureuse selon nous – que l’Insoumis souhaite vite sortir du nucléaire qu’il ne considère pas comme une énergie sérieuse et fiable sur le long terme. Néanmoins, il serait dommage de ne se tenir qu’à sa volonté de sortir du nucléaire.