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Le Sahel Sous l’Étau d’une Vague de chaleur mortelle

CLIMAT

Une récente étude du réseau World Weather Attribution (WWA) a révélé que la vague de chaleur meurtrière qui a frappé le Sahel début avril est directement liée au changement climatique d’origine humaine. Du 1er au 5 avril 2024, le Mali et le Burkina Faso ont été témoins d’une vague de chaleur sans précédent, avec des températures dépassant les 45 °C, provoquant un nombre considérable de décès dans ces régions.

Les scientifiques du WWA ont déterminé que des températures aussi extrêmes auraient été impossibles sans un réchauffement global de 1,2 °C, principalement causé par l’activité humaine, notamment la combustion d’énergies fossiles. De plus, ils ont souligné que ce type d’événement ne se produit en principe qu’une fois tous les 200 ans, soulignant l’exceptionnalité de cette vague de chaleur.

Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel, cette étude prédit que de telles vagues de chaleur pourraient devenir jusqu’à 10 fois plus fréquentes dans un futur où le réchauffement atteindrait 2 °C. Cette perspective inquiétante soulève des préoccupations majeures quant à l’adaptation des populations à ces conditions climatiques extrêmes.

L’impact de cette vague de chaleur a été dévastateur, avec une augmentation significative des décès et des hospitalisations enregistrés. Bien que les habitants du Mali et du Burkina Faso soient habitués à des températures élevées, la durée et l’intensité de cet événement ont dépassé les normes habituelles, mettant en lumière les vulnérabilités croissantes face aux changements climatiques.

Des facteurs tels que les coupures de courant on exacerbés les conséquences de cette chaleur, qui ont limité l’accès aux dispositifs de refroidissement et affecté les services de santé. Au Mali, où les coupures de courant sont fréquentes en raison de problèmes d’infrastructures et de gestion énergétique, la situation a été particulièrement critique.

En outre, cette vague de chaleur est survenue à un moment sensible, pendant le jeûne du Ramadan, rendant les conditions encore plus difficiles pour de nombreuses personnes. Ce phénomène a particulièrement touché les personnes âgées et les jeunes enfants. Ceci souligne encore une fois que les vagues de chaleur sont parmi les catastrophes naturelles les plus meurtrières et qu’elles exacerbent les inégalités existantes.

Il est impératif que des mesures urgentes soient prises pour atténuer ses effets et renforcer la résilience des communautés vulnérables. Cela nécessite des actions concertées à l’échelle mondiale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux réalités d’un climat en évolution rapide.

Sources:
https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique/la-vague-de-chaleur-meurtriere-au-sahel-est-d-origine-humaine-selon-les-scientifiques-e72e066e-fd73-11ee-9b3d-44ca7a681769

EP Plenary session - Formal sitting with William RUTO, President of the Republic of Kenya

Accord UE, Chili, Kenya

Accord UE, Chili, Kenya, cessez le (libre) échangisme

En dépit de la crise agricole qui sévit en France et dans plusieurs pays européens, le Parlement européen a ratifié deux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya le 29 février en attente de la réponse du Conseil de l’Union Européenne. Ces accords, bien que favorables au commerce, soulèvent des préoccupations écologiques majeures et exacerbent les tensions socio-économiques déjà existantes.

Le premier accord concerne le partenariat économique entre l’UE et le Kenya. Il prévoit la suppression des droits de douane pour les produits kényans entrant sur le marché européen, tout en exigeant une ouverture progressive du marché kényan aux importations européennes. Cette libéralisation accrue des échanges commerciaux risque non seulement d’accroître le trafic maritime et les émissions de CO2, mais également de compromettre la sécurité alimentaire du Kenya en favorisant l’importation de produits laitiers bon marché, mettant ainsi en péril les moyens de subsistance des agriculteurs locaux.

De même, l’accord-cadre avec le Chili, approuvé par une majorité de députés européens, entraînera la suppression de la plupart des droits de douane sur les exportations de l’UE vers le Chili, notamment sur des produits agricoles. Cependant, cela pourrait accentuer la crise agricole en France en exposant les agriculteurs européens à une concurrence déloyale et à des normes de production moins strictes. D’un autre côté, cet accord permet l’importation de lithium et de cuivre dont l’extraction, bien que polluante, est essentielle à la transition énergétique. 

 

Il est paradoxal que ces accords soient soutenus alors même que le gouvernement français s’oppose à un accord similaire avec le Mercosur, arguant des préoccupations environnementales et de la protection des agriculteurs. Cette incohérence souligne les tensions entre les priorités économiques et environnementales au sein de l’UE. Bien que d’un point de vue commercial, ces accords nous connectent plus à d’autres pays, elle met à risque l’indépendance européenne que l’UE dit vouloir atteindre. En effet, cela ne rime à rien de faire des accords de libre-échange avec des pays si lointains géographiquement alors que ceux-ci sont supposés nous souder dans notre continent.

Il est urgent que l’UE reconsidère sa politique commerciale et accorde une plus grande importance à la justice sociale et à la préservation de l’environnement. L’approbation de ces accords de libre-échange en pleine crise agricole et climatique témoigne d’une approche à courte vue qui met en péril les intérêts à long terme des citoyens européens et de la planète dans son ensemble.

 

sources:

https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/libre-echange-le-parlement-europeen-approuve-les-accords-commerciaux-avec-le-kenya-et-le-chili/

https://www.greenpeace.fr/espace-presse/accords-de-libre-echange-et-mercosur-lhypocrisie-du-parti-demmanuel-macron-en-pleine-crise-agricole/