sur quelle voie aiguiller la sncf

Sur quelle voie aiguiller la SNCF

Endettée, critiquée pour ses retards et confrontée à un manque d’investissements, la SNCF peine à retrouver son prestige d’antan. Alors que la concurrence s’installe, faut-il privatiser ce géant ferroviaire ou, au contraire, réinvestir massivement pour répondre aux défis écologiques et territoriaux ?

Depuis 1993 au Royaume-Uni la fragmentation entre acteur privé du secteur ferroviaire Britannique avait conduit celui-ci à être l’un des plus cher d’Europe et également l’un des moins efficace. Le Parti Travailliste à la tête du pays entreprend une réforme du rail qui conduira à la renationalisation du rail. Tandis que la SNCF s’ouvre à la concurrence depuis 2019 devrions nous continuer dans cette voie et à terme privatiser la SNCF ?

La SNCF, une société fiable ?

La SNCF se vantait de sa fiabilité et de sa ponctualité durant les Trentes Glorieuses, mais la SNCF a-t-elle toujours ses lettres de noblesse? Le cabinet BCG a examiné la SNCF en 2017 si celle-ci était toujours performante sur la base de 3 critères: qualité du service, volume de passager et sécurité. La SNCF a obtenu une note de 6/10 la plaçant à la 9ème place Européenne devant le Royaume-Uni (encore une victoire). Cependant en 2015 la SNCF était à la 4ème place et en 2012 à la 2ème derrière la Suisse. Entre 2012 et 2017 la SNCF a également contenu une hausse de 14% d’incident de trafic. Et ne parlons pas des retards qui selon le Monde s’élevait à 1 TGV sur 5 en retard en 2017. Pourquoi la SNCF déraille?

Un manque cruel d’investissements

Depuis les années 2000, la France comparé au reste des pays européens a beaucoup moins investi dans son réseau ferroviaire. Les dépenses de l’Etat ont même sensiblement diminué. En 1991 une directive Européennes demande aux Etats de réduire l’endettement des compagnies ferroviaires. Pour y répondre l’Allemagne a décidé de reprendre à son compte l’ensemble de la dette de la Deutsche Bahn s’élevant à 37 milliards d’euros, la France a préféré transférer une partie de la charge financière de la SNCF,  élevé à 31 milliards d’euros dans un service annexe d’amortissement de la dette. En 2020 l’Etat a racheté 35 milliards d’euros de dette à la SNCF qui aujourd’hui en 2024 a toujours une dette de 24 milliards.  Ce manque d’investissement conduit notamment à la fermeture progressive des petites lignes.

Des projets de plus en plus cher

Les différents projets de ligne à grande vitesse (LGV), coûtent également de plus en plus chère, la ligne Bordeaux-Toulouse a elle seule coûte 14 milliards d’euros. ce qui rend le TGV moins profitable voire déficitaire sur certaines lignes. Ces grands projets questionnent.

Mais que faire de ce boulet qu’est la SNCF, l’Etat doit-il continuer à investir dans cette vieillerie, cette machine à vapeur qui se sert de nos billets comme combustible ou bien ouvrir plus largement ou pire la privatiser? Sur le court terme vendre est certainement l’option la plus rentable, c’est ce qu’ont proposé plusieurs députés Renaissance menés par Gérald Darmanin pour le projet de loi de finance 2025. Cependant, dans une vision à plus long terme en vue des ambitions écologiques fixées, il semble essentiel d’investir encore plus dans le rail et dans les transports en commun plus largement. Par ailleurs, perdre le contrôle sur ces entreprises aussi stratégique que sont celles du transport serait plus que préjudiciable pour la France. Le “tout TGV” initié par Nicolas Sarkozy et poursuivi par François Hollande a conduit en partie à ce qu’est aujourd’hui la SNCF. Le manque d’investissement dans les plus petites lignes entraîne des surcoûts qui auraient pu être évités par des investissements plus étalés et mieux répartis entre les LGV et les petites lignes sur ces dernières décennies.

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