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Our Ocean, un coup de nageoire en eau trouble

La Grèce pourrait bien être le premier pays Européen à interdire la pêche au chalutage. Pendant ce temps, la France continue à noyer le poisson ! On vous explique :

La semaine dernière s’est tenue pour la 9e fois, la conférence Our Ocean (Notre Océan en bon français), à Athènes en Grèce. L’océan représentant 50% de l’apport en oxygène de la planète, il devient un enjeu majeur des années à venir. Cet événement permet de rassembler des représentants d’états, des ONG mais aussi des acteurs de l’industrie maritime autour de notions comme les zones marines protégées, la pollution marine, la pêche durable ou plus généralement, le changement climatique.

Une nouvelle a particulièrement retenu l’attention. La Grèce, le pays organisateur, a annoncé vouloir interdire d’ici 2 ans la pêche au chalutage à l’intérieur de ses zones protégées (30% de la superficie des eaux grecques). La pêche au chalut, c’est une industrie qui utilise d’énormes engins dont les filets ratissent les fonds marins jusqu’à 15 mètres de profondeur. En plus d’être un réel désastre environnemental, ces gros bâteaux de pêches relâcheraient chaque année plus de 370 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Bien que rien n’oblige réellement la Grèce à mener son projet jusqu’au bout, nous pouvons espérer que cette décision incite les autres pays européens, et notamment de la France, à amorcer des politiques en faveur de la préservation de l’océan mais surtout de nos zones marines dites “protégées”.

Si plus de 30% de notre surface maritime est couverte par des zones protégées, seules 4% le sont strictement. Lorsque l’on se rappelle que nous sommes la seconde puissance maritime mondiale, il y a de quoi s’inquiéter. Et le pire dans tout ça, c’est que les chaluts sont dans nos aires protégées et aux yeux du gouvernement, comme des poissons dans l’eau. Le secrétaire d’Etat chargé de la mer et de la biodiversité Hervé Berville avait lui-même annoncé en 2023 être contre l’interdiction du chalutage, sous peine de mettre en péril notre souveraineté alimentaire.

A l’aube de la 3e conférence sur l’Océan des Nations Unies qui aura lieu à Nice en juin 2025, ne serait-il pas temps d’entamer une pêche plus raisonnée et durable ?

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