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Loi Fast Fashion : de la poudre de perlimpinpin

Mode jetable, la faible victoire 

Jeudi 14 mars, l’Assemblée Nationale a pris des mesures pour pénaliser la Fast Fashion. Sauf que tout ça n’est qu’un nuage de fumée. De la poudre de perlimpinpin. Ecolucide vous explique pourquoi . A première vue, cette loi est une excellente nouvelle : la France devient le premier pays à prendre des mesures contre ce qu’on appelle la « fast fashion ». Réjouissant. Cocorico ! Mais ne sommes nous pas juste en train de crier victoire sur un tas de fumier ?  Arrêtons toute hypocrisie et faux semblant : cette loi ne changera rien. Ecolucide rabat joie ? Peut être, mais avant de nous traiter de vieux réac, examinons cette loi. Que nous dit elle ?

 

Des critères très flous pour définir la fast fashion 

La proposition de loi définit la « fast fashion » avec des critères fondés sur les volumes produits et la vitesse de renouvellement. Sauf… que la loi ne définit rien, pas de seuil de référence (censé être fixé par décret),  ce qui rend le texte plus fragile en cas de recours. A priori, ce sont les enseignes proposant plus de 1000 références par jour qui seront visées, une enseigne comme Shein en propose plus de 7000 quotidiennement. A côté de ça, Zara joue dans la petite catégorie : 7000 nouveaux produits… par an. C’est dire qu’une loi était plus qu’urgente face à une telle aberration. 

 

Cependant 

Et bien oui cependant : car si on se penche sur le contenu de cette loi, c’est encore bien trop bon pour ce que nous coûte écologiquement toute cette camelote. La loi ne fixe pas le montant précis de pénalité par article vendu. Tout au plus prévoit t elle d’être progressive, avec une pénalité maximale de 10 euros par article en 2030. De quoi fortement limiter l’attractivité de ce magnifique t-shirt.  Les montants de ces pénalités seraient reversées aux enseignes durables (mais lesquelles ?) 

 

Blague à part 

Toute mesure qui peut mettre un frein à cette folie consumériste est en soi une bonne chose. Par ailleurs, la loi prévoit l’interdiction de contenu publicitaire lié aux « collections et accessoires à renouvellement très rapides ». Et il faut avouer qu’il ne serait pas déplaisant de voir un débouché supplémentaire se fermer pour nos influenceurs gavés d’or et de cheikhs cadeau. Néanmoins, en admettant que Shein ou que Temu ne vendent plus que 999 nouveaux articles chaque jour, croit on que tout s’arrangera par miracle ? Que les petits esclaves chinois seront soudain libérés ? Que l’industrie textile française rayonnera de nouveau ? 

 

In fine 

Pimkie, Camaïeu, San Marina, Kookaï, Kaporal…, les Français tombent au champ d’honneur.  Tandis qu’ici et d’ailleurs, Zara, H&M, Uniqlo ou Primark triomphent, l’on s’y rue frénétiquement et l’on se rachète une bonne conscience en achetant de temps en temps sur Vinted. Se contenter de cette loi, c’est croire qu’une chiquenaude renversera les montagnes. Alors à nous, à vous nos chères écolucioles, de proposer une véritable sortie à cette impasse. Sans quoi le coq chantera effectivement sur son tas de fumier. 

Sources 

https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/loi-sur-la-fast-fashion-les-consommateurs-seront-les-premiers-impactes-previent-shein-france_AV-202403140325.html

https://www.presse-citron.net/plus-fort-que-zara-et-hm-4-chiffres-fous-sur-shein/

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/amendements/2129/CION-DVP/CD54.pdf

https://www.lefigaro.fr/conso/shein-temu-des-mesures-pour-penaliser-la-fast-fashion-adoptees-par-l-assemblee-20240314

 
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