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L’autoroute A69, une voie sans issue ?

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Un projet controversé ?

C’est la polémique du moment. Le projet de l’autoroute A69, visant à relier Toulouse et Castres par une autoroute d’une cinquantaine de kilomètres, est né il y a une quarantaine d’années. Ce projet résulte de la demande des Sud-Tarnais qui reprochent à l’Etat un désenclavement de leur territoire. En effet, les habitants de Castres pointent le fait que leur ville reste l’une des seules agglomérations de plus de 100 000 habitants à ne pas être reliée à la capitale régionale par une autoroute. Le projet début finalement le 6 mars 2023 et doit se conclure en 2025

Une autoroute nécessaire ?

Au regard des problématiques environnementales et d’aménagement du territoire, ce dilemme cornélien est un véritable casse-tête écologique et politique.  Pour rappel, la création d’une autoroute entre Castres et Toulouse à été approuvée selon un sondage Oxford, par 75% des habitants du Sud-Tarn. En effet, selon les dires du sénateur de Haute-Garonne et vice président de l’aménagement du territoire au Sénat Pierre Médeviell :  » l’enjeu c’est le désenclavement de tout le sud du Tarn ». Castres à effectivement connu un gros développement économique.  Toutefois, le sénateur affirme que « la liaison avec Toulouse est indispensable pour désenclaver le territoire ». 

Par ailleurs, les défenseurs de l’autoroute A69 estiment que l’autoroute présenterait un avantage important notamment avec le renforcement de la sécurité de la route ( décriée comme dangereuse par ses habitants) et un gain de 25 minutes de trajet.

Une aberration écologique ?

Toutefois, si l’argument du désenclavement du territoire des Sud-Tarnais est audible, A69 reste décriée par la plupart des spécialistes et associations écologistes comme un désastre environnemental programmé par l’Etat. En effet, le projet génère une contestation virulente, notamment à cause du tracé de l’autoroute. Cette dernière empiète sur plusieurs zones humides et prévoit la perte de 300 hectares de terres agricoles

Le collectif « La Voie est Libre » estime que la construction de l’A69 « pourrait entraîner une forte demande en eau, et ne prendrait pas en compte la sécheresse actuelle et à venir. » 

 L’A69 : un mal pour un bien ?

Du côté des défenseurs du climat, le projet ne passe pas. En outre, Thomas Dossus, le sénateur écologiste – Solidarité et Territoire du Rhône, redoute que la nouvelle voie puisse avoir des conséquences désastreuses sur le remplissage des nappes phréatiques en raison de la couverture bitumée de la route. Il affirme également que les trente minutes gagnées par la création de l’autoroute seraient un chiffre galvaudé, se rapprochant davantage de quinze minutes économisés.

Côté opposition, le concessionnaire privé Atosca qualifie le projet d’exemplaire en terme de respect environnemental et de créations d’emplois. Son directeur général, Martial Gerlinger, affirme que l’emprise du sol à été réduite de 380 à 300 hectares, et assure que 100 hectares seulement seront artificialisés.

 

Pour un changement de modèle plus responsable

 

L’étude environnementale menée en 2022 est claire : « le projet, qui favorise les déplacements quotidiens en voiture et camions et consomme beaucoup de terres agricoles et naturelles, ne concourt pas au respect de nos engagements internationaux en matière environnementale.

Si l’opposition au projet est perçue « comme une injustice pour les Castrais » selon Pierre Médevielle, il n’en reste pas moins que le modèle de voiture comme un moyen de désenclavement du territoire doit être foncièrement revu, « au risque de préparer les futurs gilets jaunes » (Thomas Dossus, sénateur écologique de la région).

Au regard du prix de l’essence qui ne cesse dangereusement d’augmenter et des conséquences écologiques dangereuses ( pénuries d’eau, sécheresse, urbanisation à outrance), le projet de l’A69 ne doit pas nous faire oublier qu’il existe d’autres alternatives pour désenclaver écologiquement les territoires oubliés de la république ( développement de voies ferrés, co-voiturage, métros..)

Défendons notre terre !

Le besoin perpétuel de la voiture comme unique moyen de locomotion ne doit pas nous faire oublier de prendre conscience de la fragilité de notre environnement à l’aube des sécheresses récurrentes et du dérèglement climatique ambiant.

L’autoroute A69 révèle ainsi notre incapacité collective à trouver des solutions écoresponsables sérieuses et cohérentes pour le bien commun des Sud-Tarnais et de l’environnement. L’assèchement de plus en plus excessif et le rétrécissement des terres cultivables et exploitables pour gagner quelques minutes de trajet doivent nous interroger sur la manière dont nous voulons préserver emploi et climat. 

Posons nous les bonnes questions avant qu’il ne soit trop tard.

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