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« La république, c’est moi ! », Et l’écologie monsieur Mélenchon ?

Anticapitaliste, républicain, socialiste, communiste, réformiste, gauchiste et même écologiste… beaucoup d’étiquettes idéologiques collent à Jean Luc Mélenchon. Une chose est sûre, le champion de La France insoumise crédité aux alentours de 11% est le principal candidat à gauche pour les élections présidentielles. Adulé par Greenpeace, l’insoumis est une figure importante de l’écologisme en France. C’est même devenu une de ses principales caractéristiques.

Pour une écologie anticapitaliste

Mais ce n’est pas une écologie comme les autres, elle est anticapitaliste. En outre, JL Mélenchon pense que le modèle capitaliste tel qu’il mit en place aujourd’hui est la cause de tous nos maux environnementaux. La lutte écologique ne peut pas se faire sans la lutte contre le capitalisme. Selon la République en personne, nous sommes en pleine urgence environnementale et climatique. Il devient alors pressant de fournir des connaissances précises sur le sujet. Mais « il ne suffira pas que l’on sache et que l’on répète ». La connaissance, la prise de conscience, n’entraine pas indéniablement un changement de société (et même de République), lequel doit se mettre en place selon le candidat.

Globalement, il veut donner plus de pouvoir à l’Etat envers le secteur privé et plus de pouvoir aux communes dans leur autogestion, notamment concernant les problèmes environnementaux.

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Dans l’Avenir en commun, le programme de l’Union Populaire que JLM dirige, le principe de bifurcation écologique est central. En effet, les insoumis prônent une réforme complète des structures de la société, en passant du modèle économique à la façon de produire de la nourriture. Pour ce faire, il est question de créer un Conseil à la planification écologique. Ce dernier instaurera un principe fondateur : la règle verte. Autrement dit, c’est le fait d’arrêter de « prélever sur la nature davantage de ressources renouvelables que ce qu’elle peut reconstituer ». Ainsi, son programme tend vers une politique de « zéro déchet ». Pour cela, l’Avenir en commun prévoit d’investir 200 milliards d’€ dans des secteurs « écologiquement et socialement utiles »

Contre l’agriculture productiviste

Pour Mélenchon, l’actuel modèle agricole est totalement incompatible avec l’écologie. Il veut alors remanier le système agricole français – qu’il qualifie d’agro-buiseness – en relocalisant et diversifiant notre production alimentaire. Cette dernière doit en effet davantage s’appuyer sur des protéines végétales : il n’est pas bêtement vegan mais préconise de « manger moins de viande, et de meilleure qualité ». Aussi, il propose de contrôler les prix alimentaires afin que les producteurs soient mieux payés par les distributeurs. Concernant la PAC, il prévoit de la reformer, sans vraiment expliquer comment… Enfin, il est décidé à progressivement interdire des engrais et des pesticides comme le glyphosate.

Un mix énergetique renouvelable

Venons-en au point que nous attendons tous : le mix énergétique voulu par les Insoumis. Ces derniers portent deux principes : sobriété et efficacité énergétique. D’abord, vous le savez peut-être déjà, contrairement à Ecolucide, Jean Luc Mélenchon n’est pas vraiment un ami de l’atome : il veut sortir de l’énergie nucléaire afin de se diriger vers 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050, un projet très ambitieux. Face à l’efficacité qui n’est plus à prouver du nucléaire, Mélenchon invoque le prix : les vieilles centrales seraient trop chères à renouveler, contre des énergies renouvelables à moindre coût. A défaut d’énergie nucléaire, la France devrait se tourner vers le potentiel de notre surface maritime. Il se positionne donc pour l’abandon des projets d’EPR. Pas très Ecolucide…

L’Avenir en commun prévoit également de lutter contre les « passoires énergétiques et thermiques » en rénovant 700 000 logements mal isolés par an. Les travaux sont aussi dans le viseur de la bifurcation écologique. Les Insoumis veulent privilégier l’écoconstruction avec des matériaux bioclimatiques (bois/terre/paille). Si ces maisons sont écologiques, sont-elles économiquement réalisables pour tous ?

Défendre eau, air et forêt

Jean Luc Mélenchon met aussi l’accent sur les espaces naturels. Il défend les cours d’eau qu’il juge primordiaux, au point de « redécouper les régions à partir des bassins versants et leur confier l’eau comme première responsabilité ». De la même manière que la règle verte, il prévoit la mise en place d’une règle bleue, notamment afin d’augmenter la qualité de l’eau. S’étant déjà placé aux côtés des militants anti coupe rase du Morvan (voir article du 13/11/21), Mélenchon réaffirme sa volonté de les interdire sauf exception et de favoriser les forêts contenant diverses essences d’arbres. Il veut également laisser 1/4 de la forêt française en « libre évolution ». Tel un disciple d’Avatar, Jean Luc Mélenchon propose de « mettre en place des défenseurs de la nature chargés de l’eau, l’air, la forêt, la végétalisation et la perméabilité des sols au niveau communal ». Il entend également systématiser le fret fluvial « dès que possible ». Concernant la préservation de la biodiversité à l’échelle internationale et nationale, il insiste sur notre devoir : « la France doit montrer l’exemple », notamment en interdisant les OGM.

Jean Luc Mélenchon propose donc un programme complet en matière d’écologie que nous n’avons pas pu expliciter clairement ici, faute de place. Notons que, en bon homme de gauche, il concilie cause sociale et écologique. Chez Ecolucide, il faut bien l’avouer, son programme nous a fait penser à celui de Fabien Roussel sous plusieurs aspects, à la différence – malheureuse selon nous – que l’Insoumis souhaite vite sortir du nucléaire qu’il ne considère pas comme une énergie sérieuse et fiable sur le long terme. Néanmoins, il serait dommage de ne se tenir qu’à sa volonté de sortir du nucléaire.

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